Zurich, 12 septembre 2025 - Aujourd'hui, le Conseil fédéral a présenté ses points clés pour la politique climatique à partir de 2031. Ceux-ci sont essentiels pour respecter les objectifs fixés dans la loi sur la protection du climat. Mais ce que le Conseil fédéral présente aujourd'hui montre une fois de plus la réticence du gouvernement à prendre au sérieux la protection du climat. Cette inaction va à l’encontre de la volonté populaire.
C'est sans doute l’annonce la plus importante de cette année en matière de politique climatique : le Conseil fédéral présente les grandes lignes de la politique climatique pour les années 2030 à 2040. Il s'agit d'une étape importante pour atteindre l'objectif de zéro émission nette en 2050, conformément à la loi sur la protection du climat, et pour poursuivre le développement de la politique climatique. Pour l'Association suisse pour la protection du climat, qui est à l'origine de cette loi, c'est un moment important. Mais la déception est grande : "La loi est là, les moyens sont là, les solutions sont là. Nous pourrions maintenant aller de l’avant, mais le Conseil fédéral ne fait d’appuyer sur le frein", déclare Oliver Daepp, secrétaire général de l'association.
Un retard qui en dit long
Cette approche sans ambition n'est pas surprenante. En été, le Conseil fédéral a dû admettre, suite à une question, qu'il n'avait toujours pas préparé la consultation sur son propre objectif zéro émission nette pour 2040. Promise pour la mi-2025, elle n'arrivera finalement qu'en novembre - peut-être. Cela fait plus de trois ans que le Parlement a adopté la loi. Et ce n'est que le début de la consultation. Le retard s'éternise, et il est difficile de parler d'exemplarité.
Pour rappel, lors de la votation sur la loi sur le CO₂ en 2021, toute l'ordonnance était déjà prête à être mise en consultation. L'Association suisse pour la protection du climat critique vivement cette manière de procéder : "L'objectif de zéro émission nette en 2040 pour l'administration fédérale a été clairement adopté par la population. Si le Conseil fédéral ne revoit pas ses priorités, il sabote presque imprudemment ses propres objectifs climatiques", déclare Daepp.
La manière dont la Suisse pourra atteindre les objectifs fixés reste floue. Les compensations à l'étranger ne sont pas une solution durable. C'est un jeu à retardement. Ce qu'il faut vraiment, ce sont des mesures efficaces qui amènent la Suisse vers un solde net nul. Le Conseil fédéral remplira alors aussi son devoir envers la population.
Pour toute information, veuillez contacter:
- Oliver Daepp (DE/FR), Secrétaire général de l’Association suisse pour la protection du climat, 079 747 17 28, oliver.daepp@klimaschutz-schweiz.ch